Les chroniques de Selianna Itraniel

Alors que vous déambulez dans les nombreux rayons de livres que compte l'ancienne cité de Lumière, vous tombez nez à nez devant un mince carnet en cuir marron. Inscrit d'une écriture fine et délicate, vous remarquez le nom d'"Itraniel" sur la première de couverture. A peine magique, vous l'ouvrez sans trop de difficultés. La même écriture inscrit les mots que vous lisez... Sans vous attarder, vous feuilletez le carnet jusqu'à la dernière page. Quelques unes de ses pages ont des taches jaunes, sans doutes des larmes. Vous remarquez le nom de Tilian dans les dernières pages... vous vous empressez de revenir au début.

J'ai crée un monstre... Ou plutôt, nous avons eu la négligence de le changer en monstre. Qui aurait pu croire qu'un enfant si fragile à sa naissance puisse devenir si dangereux pour son entourage? Tilian était le cadeau tant espéré...

Il y a quelques années, je vivais en paix avec mon mari Faneas.. Ne descendant pas directement d'une haute lignée, nous nous sommes installés hors de la magnifique Quel'thalas, quelques part près de la mer. Nous avions une fille nommé Ever, une magnifique Sin'dorei au cheveux blonds comme les blés de son père et aux yeux bleus où je pouvais plonger mon regard des heures entières. Nous étions si fièrs d'elle... Avec une joie sans borne elle nous a annoncé qu'elle avait réussi à obtenir un poste auprès des forestiers qui protégeaient la Cité et ses environs. Nous étions comblés...

Puis vînt le Fléau. Une peste redoutable que nous pensions n'être qu'une passade dont nous n'aurions pas à nous soucier. Ma fille fût l'une des première à être partie en mission de reconnaissance. Malheureusement, elle n'est jamais revenue... * l'écriture semble grandir au fur et à mesure qu'elle écrit ces mots*. Seul son manteau à capuchon en haillons nous est revenu. Le corps ayant été *l'elfe ne finit pas sa phrase*

Vous tournez la page précipitamment.

Après cela, chaque jour fut une douleur atroce. Notre seul raison de vivre était partie loin de nous. Personne ne devrait enterrer ses enfants. C'est un sort que je ne souhaite pas aux autres parents.

Mon mari, a délaissé nos terres et a commencé à écumer les auberges de notre glorieuse cité, noyant son désespoir dans l'alcool. Quant à moi, je restais cloîtrée dans notre maison, regardant par la fenêtre la mer, cherchant une réponse à la mort de ma fille bien-aimée...

2 années ont passé, et aucun de nous n'a pu faire le deuil de notre charmante fille. Alors que nous célébrions le deuxième anniversaire de la mort de notre fille, Faenas complètement ivre est revenu avec "une grande idée". Avoir un deuxième enfant pour venger notre fille...

Dans un sens, je le comprends. J'ai moi même voulu venger ma fille, sachant pertinemment que j'entrainerai ma mort. Mais avoir un nouvel enfant était au dessus de mes moyens. Pour ne pas subir son courroux lorsqu'il était ivre, je ne me suis pas fait prier et me suis étendue sur le lit, attendant qu'il fasse sa besogne.

Je ne sais toujours pas pourquoi Tilian est né ainsi...

Quand je me suis aperçue que j'étais enceinte, j'étais folle de joie, et mon mari avait trouvé une nouvelle raison de vivre. Il arrêta d'écumer les auberges et se remit à travailler pour le compte des hautes lignées. Pendant les 9 mois de gestation, il n'y eu pas de problème particulier, notre nouvelle vie nous avait redonné la force d'avancer. Nous n'avions pas oublié notre fille... Tous les mois nous nous recueillions sur sa tombe, priant la Lumière de la protéger de sa puissance.

Mais le jour de l'accouchement, une surprise de taille nous attendait. Aux premières vues, un garçon bien portant, tendant les bras vers la vie. Mais bientôt nous nous sommes aperçu que notre garçon ne voyait rien de ce qui l'entourait. Mon mari fit preuve d'une grande compassion envers son nouveau fils, il le protégeait comme si Tilian était plus précieux qu'une montagne d'or. Son handicap fut bientôt surpassé par d'autres sens... son ouïe, ses réflexes fulgurants... Mais nous savions qu'il ne serait jamais comme les autres enfants.

Et puis un jour, sans mon accord, Faenas prit le petit et parti vers Quel'thalas. Il allait voir un grand mage du nom de Voren'thal...

Mon mari aurait tout fait pour son fils, même vendre son corps. A l'époque nos corps étaient source de magie, nous vivions de magie arcanique, nous avions besoin de cette magie... Et un mage en a fait un commerce... Comment feriez vous si on vous condamnaitr à rester affamé et assoiffé? Mais peu importait à mon mari... Il a vendu tout ce qu'il avait.

Voren'thal lui avais promis monts et merveilles, de rendre à notre fils sa vue tout en gardant ses capacités motrices et intellectuelles qu'il avait acquises au fil des ans. Faenas n'a pas réfléchi longtemps... il signa un accord avec le mage qui semblait être la porte de sortie pour Tilian. Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme prévu...

Voren'thal allait plonger Tilian dans les eaux du Puits de Soleil, afin qu'il soigne sa cécité... Pendant plusieurs minutes il resta dans le "bain", puis il remonta avec notre fils dans les bras. Qu'elle ne fut pas notre surprise quand nous avons vu que notre enfant, notre bambin, notre fils adoré avait reçut des yeux rouge à la place de sa cécité... Nous nous demandions ce qui s'était passé, mais Voren'thal nous a demandé de ne pas poser de question et de n'informer personne sur ce qui venait de se passer. Il affirmait que Tilian avait recouvré la vue et que nous devrions être content de ce que nous avaions. Ces paroles bienveillantes et frustrantes m'avaient mise mal à l'aise...

Les quelques mois qui suivirent ont vraiment été un jeu de cache-cache. Considérant que Tilian pouvait avoir une vie normal, nous l'avions mis à l'école pour qu'il apprenne comme sa soeur.
Il se faisait de nombreux amis... d'ailleurs quand j'y repense, il tranait toujours avec la petite Irelynn Chantelaube, une enfant très sarcastique. Quelque chose en elle l'attirait. Mais quoi?...

*vous passez les pages considérant que la vie de Tilian n'était pas vraiment interessante, sa mère s'épenchant sur trop de souvenirs...*

» ON RECHERCHE : TILIAN ITRANIEL